Succès du droit d’auteur au Parlement européen

24 septembre 2010 par - Vue(s) d'Europe

En adoptant le rapport Gallo sur l’application des droits de propriété intellectuelle sur le marché intérieur, le Parlement européen a affirmé le 22 septembre 2010 un soutien clair aux créateurs européens, en ces temps troublés par des attaques incessantes.

Simple rapport d’initiative commentant une communication de la Commission de 2009 et ayant déjà fait l’objet d’une résolution du Conseil le 1er mars 2010, le projet de Mme Gallo a fait l’objet d’une opposition féroce, toujours prompte à déformer le sens et la portée de ses recommandations. Ainsi, a-t-on reproché à cette dernière, sur la base de dispositions appelant à des mesures de sensibilisation des internautes au respect du droit d’auteur, de vouloir étendre le mécanisme de réponse graduée français à toute l’Europe.

A l’origine de ces attaques, la gauche française, toujours aussi réticente à reconnaître la validité des droits d’auteur sur internet et leur nécessaire respect pour protéger la création d’aujourd’hui et de demain. Dans une enceinte comme le Parlement européen, tour de Babel pourtant ouverte à tous les courants politiques, le principal défaut de Mme Gallo a été sur ce dossier d’être française et membre de la Gauche moderne rattachée à l’UMP. Elle a dès lors été l’objet des attaques les plus basses, visant en réalité le gouvernement français.

Malgré des appels au soutien de ce rapport de la part de toutes les organisations de créateurs actives au niveau européen, les opposants Socialistes et Verts n’ont eu de cesse de semer le trouble dans les esprits en tentant d’opposer les créateurs aux multinationales du film et du disque, comme dans un mauvais remake du prolétariat contre le capital. Le soutien au rapport Gallo, notamment des syndicats de travailleurs des secteurs culturels et des médias, a conduit certains socialistes européens à s’interroger sur la légitimité de leur combat, mais a laissé de marbre les socialistes français, trop occupés à taper sur «la Sarkozyste Marielle Gallo».

Ce succès du droit d’auteur au Parlement européen, qui dessine enfin la possibilité d’une majorité sur des initiatives de la Commission européenne dans le domaine du respect des droits de propriété intellectuelle, en a éclipsé une autre, tout aussi remarquable : le reflux total du parti pirate en Suède lors des élections législatives du 19 septembre, qui n’a pas réussi à entrer au Parlement national et laisse ainsi sans descendance son élu au Parlement européen.

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