La culture, la grande oubliée de la campagne des européennes ?

23 mai 2014 par - Vue(s) d'Europe

Alors que les élections européennes approchent à grand pas, une question s’impose : et la culture dans tout ça ?

Dans un courrier daté du 7 mai dernier, la SACD a sollicité les présidents des partis politiques français pour connaître leurs ambitions pour la culture au niveau européen et obtenir des réponses sur quatre enjeux clés : la fiscalité pour les biens culturels; le traitement des biens culturels dans les négociations commerciales, la régulation des nouveaux acteurs du numérique ; la préservation du droit d’auteur. A ce jour, seul le Parti Socialiste a répondu, et a décliné dans une lettre adressée à Pascal Rogard ses priorités en matière de culture.

De manière générale, et c’est malheureux, la culture n’a pas été perçue comme un enjeu fort de la campagne pour les européennes.

Pourtant, au regard des enjeux, de l’importance de la culture et de son poids économique, elle aurait mérité bien plus d’attention. Rappelons ainsi que la culture et la création représentent tout  de même jusqu’à 4,5 % du PIB de l’UE et presque 4 % de l’emploi (soit 8,5 millions d’emplois, sans même tenir compte des emplois induits dans d’autres secteurs) !

Malgré tout, une fois que l’on regarde de plus près les programmes des partis politiques français pour les européennes, quelques propositions pour la culture arrivent à émerger, recensées par exemple ici.  Impossible de les citer toutes, mais certaines sortent du lot:

–          par exemple, cette idée du Parti socialiste de créer un fonds européen de la culture, financé par une taxe européenne sur le partage des données, à l’instar de la taxe sur les transactions financières ;

–          Pour sa part, l’UMP souhaite mettre en œuvre une stratégie européenne pour les contenus culturels numériques, pour « faciliter les rencontres entre les artistes et le public, et renforcer le marché unique du numérique, tout en assurant la meilleure protection possible aux créateurs » ;

–           Comme l’indique Toute La Culture, l’UDI-MODEM veut lui créer un « environnement propice au développement d’une offre culturelle variée sur le web », et « confier à l’observatoire européen du piratage et de la contrefaçon une mission de promotion des sites offrant aux consommateurs la possibilité d’avoir accès à des œuvres culturelles en ligne et en toute légalité » ;

–          De son côté, dans son manifeste pour les élections européennes, Europe Ecologie – Les Verts fait la proposition que la culture devienne une compétence partagée afin de « développer une véritable culture européenne ». La culture étant actuellement une compétence d’appui, cela signifie que l’UE ne peut intervenir que pour soutenir, coordonner ou compléter l’action des États membres ;

–          La gauche européenne (dont les membres français sont le Parti Communiste Français, le Parti de Gauche et la Gauche unitaire, soit le Front de Gauche) veut quant à elle consacré le droit à la culture comme droit humain fondamental, préservé des marchés, de l’austérité et de la logique libérale, et à ce titre, souhaite qu’elle soit au cœur de l’investissement public (européen, national et régional) et y consacrer des budgets conséquents.

Si les élections pour le Parlement européen sont essentielles, la nomination de la future Commission européenne après l’été le sera tout autant. A ce titre, on ne peut qu’espérer que le nouvel exécutif se comportera comme un partenaire, et non un adversaire, des États qui souhaitent défendre une véritable ambition pour la culture. En n’oubliant pas cette fois-ci que la Convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle est un traité international que l’Union européenne a ratifié, et qu’elle doit par conséquent le respecter.

 

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